"Donnons des ailes à vos projets"

« Trois Questions à » : TANGUY DE LA FOUCHARDIERE – Président de France Angels

Photo-Tanguy-HD

1.Quelles sont les actions que vous envisagez de mettre en oeuvre dans les années à venir pour développer et renforcer le poids de France Angels?

 

Ma priorité, et celle des membres du Comité exécutif de France Angels, c’est de fédérer tous les investisseurs privés individuels qui se reconnaissent dans les Business Angels et qui veulent conjuguer l’accompagnement et l’investissement des entreprises innovantes sur le moyen terme. Aujourd’hui nous sommes près de 4500 regroupés dans plus de 80 réseaux sur tout le territoire, ce qui ne représente probablement qu’1/3 du nombre des investisseurs privés. C’est en rassemblant l’ensemble de ces forces que nous aurons un poids considérable vis-à-vis de tous les autres décideurs et acteurs économiques. Pour ce faire nous devons jouer à fonds la carte de « l’ouverture ». Nous avons notamment créé un premier événement en amont de notre Université d’Automne avec comme objectif : informer et attirer les investisseurs individuels vers les startups innovantes et ce, avec nos partenaires nationaux (Bpifrance, BNP Paribas et In Extenso). Ce type d’événement pourra être reproduit régionalement.

 

2. Dans un contexte économique toujours tendu, comment doivent évoluer les Business Angels ?

 

La 4ème enquête de conjoncture  réalisée par France Angels sur les 6 premiers de l’année 2015 auprès des membres des réseaux prouve que nous sommes en pleine effervescence. En effet, jamais depuis la crise de 2007-2008 les Business Angels n’ont autant investi dans les startups françaises avec plus de 22 millions d’euros dans 180 entreprises ! Et ce pour deux raisons : la qualité des projets et la liquidité des investissements réalisés. Néanmoins, lorsque nous les avons interrogés sur la « confiance » qu’ils ont dans l’environnement économique et financier, les BA qui ne veulent pas investir ont toujours de « bonnes raisons » tandis que ceux qui investissent le font parce qu’ils trouvent des projets formidables ! Je pense donc que le contexte économique n’est pas le premier frein à l’investissement mais qu’il repose surtout sur l’instabilité règlementaire et fiscale qui gèle les velleités d’un certain nombre de membres.

 

Aujourd’hui, nous devons rassembler nos forces de deux manières : soit par le biais des inter-réseaux, comme Breizh Angels – une tendance qui se répand dans de nombreuses régions (PACA, Rhône-Alpes, Lyon Métropole, Ile de France, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Pays de Loire )- soit en se rapprochant de l’écosytème local (fonds régionaux, banques, sociétés de crowdfunding…). Ces démarches ont un effet d’entraînement en matière de co-investissement et génère de la croissance en s’appuyant à la fois sur la diversification des investissements, l’augmentation du deal flow et plus de professionnalisme.

 

3. Comment voyez-vous le développement des petits réseaux en Bretagne ?

 

Les réseaux de Business Angels en Bretagne ne sont pas petits; cependant il y en a suffisamment dans chaque département et il n’est pas nécessaire d’en créer d’autres. Si un groupe d’investisseurs se rassemble dans une ville, il serait judicieux qu’il s’insère dans un réseau existant. Un nouveau réseau qui se  créerait aujourd’hui en démarrant à zéro n’a aucune chance de survie. Il faut se rassembler, réunir ses forces, à l’instar de Breizh Angels sur lequel il faut capitaliser.